Retardement des règles : causes fréquentes et démarches à suivre

Le phénomène de retardement des règles peut générer une inquiétude rapide, souvent associée à une grossesse. Pourtant, ce retard peut être le signe d’un bouleversement passager du cycle menstruel ou bien d’un trouble nécessitant une attention. Comprendre les causes de retard de règle permet d’agir de façon sereine et informée.

Cet article détaille les principales raisons d’un retardement des règles, les signes à surveiller, et les démarches appropriées.

Comprendre le cycle menstruel

Le fonctionnement classique

Le cycle menstruel commence le premier jour des règles et se termine la veille des règles suivantes. Il se divise en :

  • une phase folliculaire (pré-ovulation),
  • l’ovulation,
  • la phase lutéale (post-ovulation).
    La durée moyenne est d’environ 28 jours, mais une variation entre 21 et 35 jours est considérée comme normale.

Quand parle-t-on de retardement des règles ?

Un retardement des règles intervient lorsqu’aucun saignement ne survient à la date prévisible selon le cycle habituel. Pour les femmes ayant un cycle très régulier, quelques jours de retard peuvent être notables.

Pour celles dont les cycles sont naturellement irréguliers, c’est la persistance d’un retard ou l’absence de règles sur plusieurs cycles qui peut alerter. Attention à ne pas confondre ce cas avec le retardement volontaire, notamment pour faire l’amour.

Principales causes de retardement des règles

1. Grossesse

La grossesse est la cause la plus fréquente de retard des règles chez une femme en âge de procréer. Après vérification de grossesse négative, d’autres facteurs peuvent être envisagés.

2. Facteurs liés au mode de vie

Stress et émotions fortes

Un choc émotionnel, un stress intense ou prolongé peuvent perturber la sécrétion hormonale de l’hypothalamus, bloquant l’ovulation et retardant ainsi les règles. Cette réaction est liée à l’élévation du cortisol, l’hormone du stress, qui interfère directement avec la production d’hormones sexuelles comme la LH et la FSH. Chez certaines femmes, une période de tension psychologique peut suffire à allonger le cycle de plusieurs jours, voire provoquer une absence temporaire de règles (aménorrhée fonctionnelle).

Le retour à un équilibre émotionnel permet généralement la reprise normale du cycle.

Variation de poids ou alimentation

Une perte rapide de poids, un régime très strict ou un surpoids significatif modifient les niveaux hormonaux (œstrogènes, progestérone) et peuvent retarder l’arrivée des règles.

Le tissu adipeux joue un rôle essentiel dans la régulation hormonale : trop peu ou trop de masse grasse perturbe l’axe hypothalamo-hypophysaire.

Les carences nutritionnelles, notamment en fer, zinc ou vitamine B12, peuvent aussi dérégler le cycle. Une alimentation équilibrée et un poids stable sont donc des facteurs déterminants pour maintenir une régularité menstruelle.

Activité physique excessive

Une pratique sportive intensive peut déclencher une aménorrhée ou un allongement du cycle, car l’organisme donne priorité à ses fonctions vitales plutôt qu’à la reproduction. La dépense énergétique élevée, associée à un faible taux de graisse corporelle, diminue la production d’œstrogènes.

Ce phénomène est fréquent chez les athlètes d’endurance, les danseuses ou les femmes s’entraînant plusieurs heures par jour.

Réduire l’intensité des séances, rétablir un apport calorique suffisant et surveiller les cycles permet généralement de rétablir l’équilibre hormonal.

Changements de rythme de vie

Voyages, décalage horaire, changement de travail (horaires nocturnes) ou modifications importantes de mode de vie peuvent également générer un retardement des règles.

Le cycle menstruel est étroitement lié à l’horloge biologique ; une perturbation du rythme circadien modifie la production de mélatonine et d’hormones sexuelles.

Ces dérèglements sont souvent temporaires : une fois le rythme de sommeil et d’activité stabilisé, les cycles reprennent leur cadence habituelle.

3. Contraception et changements hormonaux

Arrêt ou changement de contraception

L’arrêt de la pilule ou le changement de méthode hormonale peut entraîner un dérèglement temporaire du cycle et un retardement des règles.

Dispositifs intra-utérins hormonaux

Certains stérilets hormonaux peuvent réduire ou supprimer totalement les règles, ce qui peut être interprété comme un retardement.

4. Troubles hormonaux et pathologies

Trouble de la thyroïde, hyperprolactinémie

Les dysfonctionnements de la thyroïde ou une production excessive de l’prolactine peuvent retentir sur le cycle menstruel.

Syndrome des ovaires polykystiques (SOPK)

Le SOPK entraîne une ovulation irrégulière ou absente ; en conséquence, les règles peuvent être en retard ou absentes.

Périménopause ou insuffisance ovarienne précoce

Lorsque les ovaires commencent à produire de moins en moins d’ovules ou d’hormones, les cycles s’allongent et les règles peuvent se faire attendre.

5. Maladies chroniques et médicaments

Certaines maladies (diabète, maladies digestives, hépatique) ou la prise de médicaments (antidépresseurs, stéroïdes, chimiothérapie) peuvent provoquer un retardement des règles.

Quand s’inquiéter et quelles démarches ?

Signes qui doivent inciter à consulter

  • Retardement des règles persistant sur plus de deux ou trois cycles sans cause évidente.
  • Douleurs pelviennes, saignements inhabituels, pertes épaisses ou marron.
  • Symptômes associés (prise ou perte de poids rapide, pilosité excessive, soudain changement hormonal).
  • Test de grossesse négatif mais règles toujours absentes.

Démarches recommandées

  • Commencer par un test de grossesse si applicable.
  • Revoir son mode de vie : gestion du stress, équilibre alimentaire, éviter sport excessif.
  • Si aucune amélioration, consulter un gynécologue ou endocrinologue pour bilan : hormone thyroïdienne, prolactine, bilan ovarien, etc.
  • Suivre les conseils du professionnel selon les résultats (traitement hormonal, adaptation de mode de vie, suivi régulier).

Conclusion

Le retardement des règles peut avoir de nombreuses causes, allant d’un simple déséquilibre passager à une pathologie plus sévère. Identifier les causes de retard de règle est essentiel pour ne pas rester dans l’inquiétude.

Un mode de vie équilibré, un suivi régulier et une consultation appropriée permettent souvent de restaurer un cycle normal. Si le retard persiste ou s’accompagne de symptômes inquiétants, ne pas différer la prise en charge médicale.

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